L’insalubrité devient une menace sérieuse pour l’environnement et la santé publique en Guinée. Dans les grandes villes comme Conakry, Kankan, Labè, Mamou ou Kindia, les tas d’ordures s’accumulent dans les rues, les caniveaux sont obstrués, et les eaux usées stagnent à ciel ouvert dans cette période des grandes pluies. Cette situation est due à l’insuffisance des infrastructures d’assainissement, au manque de coordination entre les services municipaux et à une faible sensibilisation des citoyens aux gestes écoresponsables.
Les conséquences sont multiples : prolifération de maladies hydriques, pollution de l’air par les fumées des déchets brûlés à l’air libre, et dégradation des sols et des eaux. L’environnement paie un lourd tribut, tandis que les populations les plus vulnérables sont directement exposées à des risques sanitaires accrus. Le système de collecte des ordures reste rudimentaire et mal adapté à la croissance rapide des villes.
Face à cette urgence, certaines communes, appuyées par des ONG locales, mènent des campagnes de sensibilisation et d’assainissement. À Kankan, par exemple, des initiatives citoyennes permettent de mobiliser les jeunes pour nettoyer les quartiers chaque week-end. Cependant, ces actions ponctuelles restent insuffisantes sans un plan national d’assainissement durable, appuyé par des investissements massifs et une volonté politique ferme.
Pour inverser la tendance, il est nécessaire d’impliquer tous les acteurs : État, collectivités, société civile et citoyens. Une gestion intégrée des déchets, la promotion du recyclage, l’éducation environnementale dans les écoles et l’adoption de comportements responsables peuvent transformer durablement le paysage urbain guinéen. L’assainissement ne doit plus être un slogan, mais une priorité nationale.
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