Les inondations récurrentes dans le Grand Conakry et d’autres villes du pays ne sont pas de simples catastrophes naturelles. Elles sont la conséquence directe de nos propres choix, de nos négligences et de l’absence de respect envers les équilibres environnementaux. Constructions anarchiques dans les bas-fonds, accaparement des sources d’eau, obstruction des canaux de drainage… Ce désordre urbain organisé est devenu un facteur de mortalité, saison après saison.
» Quand l’environnement n’est pas respecté, il finit toujours par se faire respecter de gré ou de force. »
Face à cette situation tragique, le silence ou l’inaction ne sont plus une option. Le gouvernement guinéen a aujourd’hui le devoir moral, politique et institutionnel de poser des actes forts. Cela passe par :
• Le dégagement immédiat des constructions illégales dans les zones à haut risque ;
• Le reprofilage et l’approfondissement des passages d’eau, comme cela se fait avec succès dans certains pays tels que le Ghana ;
• La restauration des bassins versants, des zones humides et des plaines inondables, qui sont des remparts naturels contre les débordements.
Des ministères face à leurs responsabilités
Le Ministère de l’urbanisme,de l’Habitat et de l’aménagement du territoire, chargé de la récupération des domaines spoliés de l’Etat a un rôle stratégique à jouer dans cette transformation. Il doit :
- Renforcer les contrôles sur l’occupation du sol ;
- Interdire clairement toute implantation dans les zones non constructibles ;
- Accélérer l’élaboration et l’application rigoureuse de plans d’aménagement urbain durables, basés sur une vision long terme.
De son côté, le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable doit :
- Préserver les écosystèmes naturels qui régulent les cycles d’eau ;
- Lancer des campagnes soutenues de reboisement, de curage et de sensibilisation citoyenne ;
- Sanctionner judiciairement les atteintes graves à l’environnement, sans complaisance ni favoritisme.
Une Guinée résiliente, c’est l’affaire de tous.
Sortir de cette spirale d’inondations meurtrières exige une coordination multisectorielle : autorités publiques, collectivités locales, urbanistes, environnementalistes, médias, mais aussi chaque citoyen doivent être mobilisés. Il faut en finir avec l’impunité écologique et l’indifférence face au dérèglement climatique.C’est à ce prix et seulement à ce prix que nous pourrons espérer construire une Guinée plus sûre, plus verte et plus résiliente.
La Rédaction de www.environnement-actu.info
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